top of page
  • Photo du rédacteur

Mur de Berlin : 10 œuvres marquantes et leurs artistes

Dernière mise à jour : 5 déc. 2021

Au sein du quartier Berlin-Friedrichshain, à la croisée du pont Oberbaumbrücke et de la gare de l’Est, se trouve un microcosme unique en son genre. S’étalant sur 1,3 km, la plus longue section encore debout du mur de Berlin tient bon. Vestige d’un conflit qui n’avait que trop duré, elle a été détournée par des artistes internationaux.

Aujourd’hui, ce bout de terre est baptisé "East Side Gallery". Eh oui… il s’agit désormais d’une immense exposition de street art : Sur ces fragments de mur, on retrouve pas moins de 118 peintures conçues par des artistes venant de 21 pays. Parmi ces dernières, 10 ont réussi à s’imprégner dans les esprits de tous ceux qui les ont croisés.




1. Les têtes rondes et colorées de Thierry Noir

Originaire de Lyon, Thierry Noir pose ses valises à Berlin en 1982. Alors que le vent de la révolution commence à se faire sentir, il apporte sa pierre à l’édifice au-travers de ses graffitis loufoques.

C’est en 1984, aux côtés de Christophe-Emmanuel Bouchet et de Kiddy Citny, qu’il commence son œuvre. Malheureusement, au début, cette dernière est loin de faire l’unanimité auprès de la population. Interviewé, le peintre Français raconte qu’il devait jouer au jeu du chat et de la souris avec des hommes armés de mitraillettes. Parfois aussi, les populations locales effaçaient ses œuvres, l’obligeant à reprendre son travail.

Au début, il ne peint qu’une tête par segment. Toutefois, afin de les rendre plus visibles, ils rajoutent des motifs visibles même en voiture. Presque quatre décennies plus tard, les têtes rondes et colorées de Thierry Noir continuent de faire de l’œil à tous ceux qui passent.




2. Le baiser de Dmitri Vrubel

"Mon Dieu, aide-moi à survivre à cet amour mortel". Telle est la phrase inscrite en dessous de la peinture de l’artiste Dmitri Wrubel. Qui aurait pu penser un jour qu’un baiser serait accompagné d’une phrase si défaitiste ?

Baptisé l’embrassement infâme, la peinture de Dmitri Wrubel illustre un enlacement intime entre Leonid Brejnev, un dirigeant soviétique et le Président de l’Allemagne de l’Est, Erich Honecker. Pour le peintre engagé, "le baiser" était une mise en garde contre les dérives du mouvement socialiste.

Mon Dieu, aide-moi à survivre à cet amour mortel".

Dévoilée au grand jour lors du 30e anniversaire de la république allemande, cette œuvre picturale a fait couler beaucoup d’encre. Encore aujourd’hui, pas une journée ne s’écoule sans qu’elle soit mitraillée par les flashs des appareils photos.

La bonne nouvelle, c’est que la prière de Dmitri Wrubel a été entendu. Après l’effondrement du bloc soviétique, l’Allemagne de l’Est est absorbée par la république fédérale le 3 octobre 1990.




3. Merci, Andreï Sakharov de Dimitri Vrubel et Viktoria Timofeeva

Une fois n’est pas coutume, le mur de Berlin se fait le porte-étendard d’un message positif. Mieux encore… un tronçon de ce mur de la honte rend hommage à un fervent défenseur des droits de l’Homme.

Père de la bombe H soviétique, Andreï Sakharov est par la suite devenu un des détracteurs les plus engagés du régime en place. Quand il prend conscience des intentions réelles des dirigeants soviétiques, ce physicien s’engage corps et âme dans la lutte contre la propagation des armes nucléaires. Grâce à lui, en 1968, les puissances mondiales ratifieront un traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Toutes ses actions lui ont valu de remporter un Prix Nobel en 1975.

C’est sans doute pour cela que le peintre Dimitri Vrubel et Viktoria Timofeeva lui dédieront une frasque XXL. Au-travers d’un portrait réaliste en noir et blanc, les deux artistes s’assurent que le visage de cet homme reste à jamais gravé dans la mémoire commune.




4. Déviation vers le secteur japonais de Thomas Klingenstein

Peu d’informations fuitent à propos de Thomas Klingenstein. Tout ce que l’on sait, c’est que le jeune homme était un fervent opposant de la République Démocratique Allemande (RDA). Passionné par la culture nippone, il ira y vivre à l’âge de 23 ans. Ce n’est que 10 ans plus tard, alors qu’il vient de fêter ses 33 ans, qu’il foulera de nouveau le sol de sa mère patrie.

Encore aujourd’hui, personne ne sait réellement quel est le message de "Déviation vers le secteur japonais". Certains supposent qu’il s’agit d’une affirmation de sa passion pour le pays du soleil levant. D’autres sont convaincus qu’il s’agit d’un doigt tendu pour inciter à délaisser le socialisme pour le capitalisme.

Déviation vers le secteur japonais de Thomas Klingestein n’a pas fini de livrer ses secrets… Une chose est sûre : tous ceux qui passent à Berlin se doivent d’y faire un arrêt.




5. Das Vaterland de Günther Schaefer

Das Vaterland. La patrie. Un nom fort pour une peinture qui n’a pas peur de prendre position. Puisant son inspiration dans deux événements tragiques de l’histoire allemande, Das Vaterland de Güther Schaefer dénonce les didactures et les abus des droits de l’Homme.

Lors de sa création, Schaefer avait en tête la Nuit du Verre Brisé. Il s’agit d’une journée sombre au cours de laquelle les officiers Nazis ont détruit toutes les boutiques appartenant à des Juifs. En Allemagne comme en Autriche, cette nuit fût annonciatrice des drames à venir…

En réunissant les drapeaux israélien et allemand, Günther Schaefer met en exergue les débuts horribles du fascisme et de communisme. Alors que les corps sans vie de ses ressortissants s’amoncellent, la patrie pleure…




6. Trabant perce le mur de Birgit Kinder

Sous l’Allemagne de l’Est communiste, la Trabant était l’un des véhicules les plus utilisés. Aussi bien les forces armées que les partisans chevronnés juraient par cette compacte au design carré.

Pour illustrer le nombre grandissant de ressortissants d’Allemagne de l’Est qui tentaient de s’évader du régime, Birgit Kinder eût une idée de génie. Sur une toile de fond bleu cyan, elle dessina une trabant en train de percer le mur.

Une façon simple mais efficace de faire passer son message.




7. Le sauteur de mur par Gabriel Heimler

Le sauteur de mur est loin d’être un réfugié ou un prisonnier politique. Regardez donc son visage joufflu et ses vêtements impeccables… Non, il s’agit d’un résident d’Allemagne de l’Est qui s’évade de son pays. Accablé par les lois en cours, il est bien décidé à vivre librement sous le ciel plus clément de l’Allemagne de l’Ouest.




8. Pouce en l’air de Mikhail Serebryakov

Pour maintenir ses idéaux communistes, le gouvernement d’Allemagne de l’Est était prêt à tout. Propagande, endoctrinement, restriction des libertés individuelles, … Tout comme la chaîne représentée sur le tableau de Mikhail Serebryakov, les autorités s’assuraient que la seule réponse admise soit "oui".




9. Ça s’est passé en novembre de Kani Alavi

Quand le mur de Berlin s’est effondré, les Allemands ont été assaillis par une déferlante d’émotions. Joie, colère, surprise, inquiétude, … Au-travers de ses coups de pinceaux, Kani Alavi est parvenu à capturer l’essence même de ce jour unique.

Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s’est effondré redessinant le visage du monde dans la foulée. Ça s’est passé en novembre 1989 et encore maintenant, impossible de ne pas être émotif en y pensant.




10. Touch the Wall de Christine Kühn

Naguère, toucher le mur de Berlin était synonyme de peine de mort. Quiconque s’approchait de cette frontière le faisait à ses risques et périls. Pour que ce passage sombre de l’histoire ne soit jamais oublié, Christine Kühn a invité les populations à toucher le mur avec des mains pleines de peinture.


5 385 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page