Avec l’artiste Claude Lévêque, l’actualité nous met au pied du mur et démontre que la question n’est pas tranchée clairement : une omerta au nom de l’art ? Le plasticien Claude Lévêque fait l’objet, depuis 2019, d’une enquête préliminaire pour «viols et agressions sexuelles sur mineurs» , d’autres semblent moins surpris… Certains musées commencent à décrocher ses œuvres…
Nous nous sommes posés la question dans un premier temps avec Michael Jackson ! Mr Cute peut-il aimer écouter les musiques de ce génie musical en sachant qu’il était pédophile !!??? C’est ce qui nous a pousser à sortir l’œuvre street art sur panneau de sens interdit avec le lapin jaune du métro avec « Ne mets pas tes mains dans Michael, tu pourrais rester coincé ! » Mr Cute interroge sur ce dilemme :
« Ne mets pas tes mains dans Michael, tu pourrais rester coincé ! » Mr Cute.
2019, 38 millions de touristes ont débarqué à Paris, avides de découvrir les merveilles de la Ville Lumière. Pour ces étrangers comme pour les locaux, le musée du Louvre est une place à visiter au moins une fois dans sa vie.
Dans ce bâtiment à l’allure futuriste, un tableau attire tous les regards depuis plusieurs siècles : la Joconde. Assise en biais, Mona Lisa s’amuse de cette foule qui cherche mille et une explications à son sourire. Encore aujourd’hui, le coup de pinceau de Léonard de Vinci n’a pas perdu de sa superbe.
Seulement voilà… Malgré son talent certain, Leonardo cachait une facette bien sombre…
Pédophile invétéré, il abusait allègrement des jeunes enfants que la curiosité poussait à entrer dans son atelier. Par deux fois, il fût traîné devant les tribunaux et par deux fois, l’Église Catholique l’absolut de ses crimes grâce aux donations généreuses de ses mécènes et du fait de son talent.
Bien avant que J’accuse de Roman Polanski ne crée la polémique, bien avant qu’Harvey Weinstein ne défraye la chronique, bien avant le mouvement #metoo, la question se posait déjà : doit-on séparer l’homme de l’artiste ?
Faut-il boycotter les artistes tourmentés ?
Encore aujourd’hui, la question fait débat sous les chaumières. Comment les Médicis ont-ils pu cautionner les actes de Leonardo de Vinci ? Certes, il était un génie de la peinture mais au vu de ses perversions, ne devait-il pas être mis au ban de la société ?
Pour certaines personnes, il ne devrait pas y avoir de débat. Peu importe son talent, un artiste qui commet des atrocités devrait disparaître de la scène publique. De même, toutes ses œuvres devraient être rangées au placard.
En effet, à chaque fois que vous achetez un CD ou regardez un film d’un artiste problématique, vous lui faites gagner de l’argent. Grâce à ces dividendes, il peut allègrement continuer à mener une existence paisible.
De fait, acheter les œuvres d’un tel artiste revient à cautionner ses méfaits.
C’est en se basant sur ce postulat que de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer le retrait de J’accuse. Sur les pancartes des féministes militant devant les salles de cinéma, on pouvait lire "Polanski violeur. Cinéma coupable. Public complice".
Malgré la dureté des termes employés, n’est-ce pas quelque peu véridique ?
Sans les contributions et les commandes fréquentes des Médicis, Leonardo de Vinci n’aurait pas pu continuer ses crimes odieux. Si ses tableaux ne se vendaient pas comme des petits pains, Lucian Freud n’aurait pas pu financer sa vie de débauche. Enorgueilli par son succès, Picasso séduisait sans vergogne, promettant monts et merveilles à des jeunes demoiselles à peine pubères. Parmi ses conquêtes, deux se sont suicidées et d’autres ont sombré dans la folie…
Autant ne pas se voiler la face. Avoir un niveau de vie décent a permis à ces artistes tourmentés de poursuivre leurs perversions.
Cependant, il faut aussi rappeler que même avant d’avoir rencontré le succès, ces hommes trouvaient un moyen d’assouvir leurs fantasmes malsains. N’est-ce pas là une raison de mettre de l’eau dans son vin ?
Pourquoi différencier l’Homme de son Art ?
La Joconde est sans conteste l’un des exemples les plus poignants. Doit-on brûler cette peinture majestueuse parce qu’elle a été faite par un pédophile notoire ? Qu’en est-il des albums des Beatles ? Après tout, de nombreux témoignages affirment que John Lennon pouvait se montrer très cruel envers sa première femme…
Osez dire que vous n’avez pas versé une larme en regardant Le Pianiste. Essayez donc de ne pas vous mouvoir au rythme de Thriller du défunt Michael Jackson.
Pendant des années, le chanteur pop a été victime d’accusations de pédophilie. Bien que rien n’ait jamais été prouvé, ces dernières ont irrémédiablement entachées sa réputation. Pire encore… Pendant longtemps, il a été accusé par certains Afro-Américains de renier sa race. Sa couleur de peau, ses opérations chirurgicales, sa façon de parler… Tous les arguments étaient bons pour le discréditer.
Malgré tous ces scandales, il n’en reste pas moins que Michael Jackson était un musicien de génie. Surnommé à juste titre le roi de la pop, ses mélodies ont traversé les âges. Encore aujourd’hui, les jeunes générations prennent plaisir à reproduire son célèbre Moonwalk.
On peut ne pas approuver le comportement de Michael Jackson mais est-ce pour autant que son art ne doit pas être considéré à sa juste valeur ?
Essayez donc d’imaginer un monde sans La Joconde, sans la Métamorphose de Narcisse, sans le poème She walks in Beauty, sans Alice au pays des merveilles…
Pourtant, leurs auteurs sont très loin d’être des saints... Leonardo de Vinci a échappé deux fois à la prison pour pédophilie. Salvador Dali était un enfant pourri gâté qui tyrannisait sa famille et se vautrait dans la luxure. Byron a été accusé d’inceste. Lewis Carroll avait vraisemblablement des pulsions pédophiles.
Certains artistes produisent des œuvres merveilleuses même si leurs biographies sont loin d'être louables. Pour une partie de population, il est donc normal d’apprécier leur travail tout en faisant fi de leur vie privée.
Une question qui n’a pas fini de faire couler l’encre…
Avec l’artiste Claude Lévêque, l’actualité nous met au pied du mur et démontre que la question n’est pas tranchée clairement : une omerta au nom de l’art ? Le plasticien Claude Lévêque fait l’objet, depuis 2019, d’une enquête préliminaire pour «viols et agressions sexuelles sur mineurs» , d’autres semblent moins surpris… Certains musées commencent à décrocher ses œuvres…
Sous la Haute Renaissance, les abus commis par Léonard de Vinci ont naturellement outragé bon nombre d’aristocrates. Nombreux sont ceux qui se sont jurés de ne pas travailler avec ce peintre, peu importe son talent.
Comment leur en vouloir ? Au vu des crimes qu’il avait commis, leur attitude était plus que compréhensible.
Paradoxalement, d’autres Vénitiens n’ont pas cessé d’acclamer le peintre pour son travail. Dès que possible, ils lui confiaient des commandes et assistaient à ses expositions. Grâce à eux, des chefs-d’œuvre tels que La Joconde, La Cène, L’homme de Vitruve, Saint Jean-Baptiste et La Vierge aux rochers ont vus le jour.
En faisant le distinguo entre l’homme et l’artiste, ils ont contribué à la préservation du savoir-faire de l’Homme.
Doit-on séparer l’homme de l’artiste ? Malheureusement, il n’y a pas de mauvaise ni de bonne réponse à cette question. C’est un choix que chaque personne se doit de faire au-niveau individuel. C’est une décision que chaque individu doit prendre en son âme et conscience.
L'expression artistique est la manifestation de notre humanité partagée. C'est ce qui nous sépare des animaux, ce qui nous rend humain. C’est dans l’imaginaire que nous trouvons des vérités plus profondes sur l'expérience humaine, sur notre moi individuel et collectif.
Certaines personnes sont parvenues à capturer l’essence même de la diversité humaine. Que ce soit au-travers de tableaux, de textes ou de chansons, elles révèlent les multiples facettes de l’Homo sapiens sapiens.
Véritables maestros, elles donnent vie à leurs œuvres.. Malheureusement, quelquefois, ces Hommes sont loin d’être des modèles à suivre. À vous et à vous seul de décider si vous séparerez l’homme de l’artiste….
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